mardi 27 mars 2012

Trucs et astuces pour celles qui veulent se lancer dans la réalisation d'une housse de canapé

Ou comment démolir les arguments de ceux qui disent "roh arrête de nous emmerder avec ta housse c'est pas si compliqué" ou bien "QUOI t'es ENCORE dessus ?" *

*Sans aller jusqu'au meurtre, très mal vu par chez nous


Pour les coussins :












J'ai négligé la densité de leur mousse. Résultat, la première fois, j'ai fait péter les coutures.

J'ai donc tout recousu en point "solide" (= deux avant un arrière, quid du nom ?)
Pour enfiler la housse c'est tout un cirque : il faut donc plier le coussin en deux, soit en s'asseyant dessus par terre comme pour fermer une valise, soit en le coinçant entre les jambes et en ayant assez de force pour le maintenir plié. Ensuite c'est comme pour un sac de couchage, on met la housse en faisant correspondre les coutures dans le fond et sur les côtés, de façon à ce qu'elle s'adapte bien au coussin. (ici, le velours ne fait pas bien "glisser" le tissu, contrairement à une matière genre du coton). Une fois la housse bien placée, ouf, on peut arrêter de tenir le coussin comme une forcenée, on place bien les coins, et on ferme le zip... D'ailleurs j'ai livré les coussins "houssés" pour m'éviter une pénible démonstration de contorsion :-)


Nota bene : Pas le temps de faire du sport ? Enfilez et enlevez les housses de votre canapé trois fois de suite chacun, et c'est plié. N'oubliez pas de vous étirer et de boire régulièrement à petites gorgées. 

En revanche pas trop de problèmes pour tailler les pièces de tissu à la bonne taille. Malgré les arrondis ça a été assez simple.  Ni pour poser la glissière, bien que je ne le fasse pas souvent. J'ai d'abord cousu les panneaux des coussins entre eux (deux fois si vous avez suivi -_-) Puis, j'ai numéroté les coussins, et les panneaux correspondants. Le reste est un exercice d'assemblage classique.

Au final je suis plutôt fière de mon boulot même si je vois tous les choses qui auraient pu être mieux réalisées. Bon l'important c'est que Dame Camille soit ravie elle aussi.
Il faut avouer aussi que j'aime faire des trucs que j'ai jamais fait... *sort son sabre laser et sa cape*

Le "corps" du canapé :
Après des jours de travail, j'ai dû laisser mon ouvrage chez la cliente... Avec n petit pincement au coeur,
on a traversé tellement d'épreuves tous les deux...


Je sais que ça peut paraître logique mais, avant toute chose, il faut bien prendre toutes les mesures de partout, même celles dont on se dit "pffff j'en aurais jamais besoin de celle-là". VOUS EN AUREZ BESOIN.
Pensez à faire deux plans de coupe au moins selon les largeurs les plus communes de tissu. Pensez, lors de l'achat du tissu, au sens des motifs. Enfin, ne négligez jamais le fil, ressource nécessaire souvent oubliée. (m'a fallu 1km de fil blanc/violet pour faire ce jeté et ses accessoires)


Astuce : Faites... une maquette en papier ! Encore plus utile si vous n'avez pas le modèle du canapé sous la main. C't'un peu long à faire : il faut mettre toutes les mesures à l'échelle et les revérifier, se livrer à d'incompréhensibles visualisations, admettre qu'il nous faut une calculette pour les opérations les plus simples (et se rendre compte avec effroi que l'on ne connaît plus ses tables de multiplication), ravaler sa fierté blessée et continuer coûte que coûte pour réaliser une oeuvre que l'on espère de toute beauté. Mais enfin, la maquette c'est fort utile. Une fois fait, vous connaîtrez mieux le canapé que sa propriétaire.



"Connaître son adversaire [et se connaître soi même] permet de remporter la victoire sans aucun risque" (dans l'Art de la Guerre, de Sun Tzu)

Voilà, en fait ça n'a pas été compliqué : ça a été long. Mais honnêtement : ça envoie, non ? J'aime mieux vous dire que j'suis pas peu fière. L'avantage c'est que je fais beaucoup moins d'erreurs de précipitation qu'avant et du coup je joue de moins en moins à la Pénélope. En revanche, pour la géométrie et l'espace, je suis irrécupérable ... Même si je vois toutes les erreurs et les potentielles améliorations, les contrastes rendent super bien et les nouettes aussi.

Et comme il me restait des chutes, je me suis permise de réaliser quelques accessoires assortis qui iront parfaitement avec le canapé : tablier, maniques, serviettes de tables, et une petite séries de pièces au cas ou les rates de Dame Camille mangeraient le tissu... J'avais envie de m'amuser un peu après la housse ! J'espère qu'elle l'aime, d'ailleurs, ce tissu :-)



Allez ! Enjoy mon travail de petite chinoise :-) La machine a bien chauffé c'est le moins qu'on puisse dire...

Voilà, des maniques en veux-tu en voilà, un beauuuuuuuu tablier "de service" avec même des poches pour les cuiller en bois, des serviettes de table sur lesquelles j'ai testé une nouvelle couture en coin (quid du nom ?) qui n'est pas hyper droite mais qui fini mieux l'ouvrage que l'ourlet classique.

Tout pour faire une cuisine assortie :-)

Pour la manique "moufle sans pouce", grand invention de ce début de printemps, je n'ai eu malheureusement pas assez de molleton pour faire un pouce. Eh oui que voulez-vous, quand on liquide son tissu, on compte les coupons sur les doigts d'une main.




 (Il est évident que cette note a été rédigée dans un but comique, n'est-ce-pas, et que le sarcasme et n'est que pure exagération, voilà, fin de l'aparté)

jeudi 22 mars 2012

Le défi du mois

Ne vous moquez pas, mon amie Camille adore la couleur.
Comme j'suis une fille trop sympa (et que surtout j'avais promis), entre la mooooootagne de trucs que j'ai à faire, je dois m'acquitter de cette tâche : recouvrir le canapé de Dame Camille.

< Le voici.  Un bête canapé d'une autre époque, mais bien confortable et pratique paraît-il. Un autre défi pour moi ! J'ai jamais fait ce genre de "commande"...

Il faut une housse qui recouvre le "corps" du canapé, ainsi que des housses individuelles pour les trois coussins, qui soit-dit en passant n'ont pas les mêmes dimensions ;-). J'ai commencé ce matin par les housses, finalement après quelques frayeurs inutiles sur la quantité de tissu (en fait on avait bien compté), j'ai re-mesuré les coussins et bien observé les différentes pièces. C'est plus simple que je me l'étais imaginé, mais je n'ai pas encore fait la housse principale, qui va être je pense plus pénible. Non pas par sa complexité mais par la quantité de tissu : moi, ma MAC n'est pas fixée à la table comme chez les pros et quelques fois le poids du tissu dépasse celui de la MAC :-)
Du coup cette dernière ne tient pas en place... Bref, j'ai tout de même quelques astuces anti-chutes !
A la prochaine :-)

dimanche 18 mars 2012

Les images du week-end !

Image de rue89 qui m'a bien fait rire...

 
Envoi attentionné de ma chère soeur...


Et enfin les pantones version gourmands !

samedi 17 mars 2012

Robe d'été, patron maison

 Bon, le moins qu'on puisse dire, c'est que faire une robe sans patron, c'est du boulot. D'abord se fixer sur la forme couleur tissu sans y passer 3 heures, une fois qu'on a dessiné le modèle, il faut S'Y TENIR sinon franchement on a pas fini... Et puis dans le cas de la peinture, tester les matières, les tissus, leur TENUE (sinon vous allez, comme moi, devoir repeindre une deuxième fois par dessus avec une peinture adapté...) Et puis une fois les mesures prises et appliquées, il faudra quand même essayer l'ouvrage pleine d'aiguilles, enlever, ré-essayer, ect... Mais bon, je l'ai pas mal porté cette jolie robe et j'en suis contente ! Donc du coup faut pas se décourager...



mardi 13 mars 2012

Brûlez vos collants et vos masques

Comme il fait super beau en ce moment, j'ai
pas résisté à prendre en photo les BD sur
le rebord de ma fenêtre...
Nouvelle lecture BD, les Batman de Frank Miller. "Les Batman de Frank Miller" : on a l'impression que c'est leur nom complet, que le "Frank Miller" est comme collé à "Batman" pour bien les différencier du commun des autres Batman. Du coup pour appeler ces deux-là, on dit pas "t'as lu Batman ?" mais bien "T'as lu les Batman de Frank Miller ?"

Car ces Batman-là ne font pas dans la dentelle : contrairement à beaucoup de comics qui sont lus par beaucoup d'enfants et d'ados et donc qui sont censurés, ces deux-là ont bien pour cible des adultes. Bon du coup c'est beaucoup plus crédible quand le méchant dit "putain" que "zut", vous en conviendrez.

Enfin bref, c'est noir, c'est triste, y'a du sutemse ! Et des grossièretés, le gentil n'est pas tout le temps ni tout à fait gentil. Un peu à la manière de "the dark Night", le film de Christopher Nolan sur Batman. Là, pareil : on va pas dire "t'as vu Batman ?" (des Batman y'en a eu plein de faits, et beaucoup de bouses) mais "t'as vu the Dark Night ?")

Comme c'est toujours intéressant de voir que les super-héros ont aussi des défaut d'ego notamment, qu'ils vieillissent, qu'ils sont humains, il faut lire ces Batman-là. Le héros s'en prend plein la tronche pour pas un rond, il est un peu machiavélique, il pense à sa petite personne... Bref, c'est très sombre, l'histoire est bien menée, et comme ça reste des trucs de super-héros, dans l'ensemble on s'y retrouve... Et puis avec deux tomes on en a pour son argent même si on reste un peu sur sa fin...

samedi 10 mars 2012

Oups...

Voici un loupé en couture : ce petit haut du bouquin "Tuniques pour petits et grands" (j'ai dû en faire la moitié déjà).

Patron super simple, tissu assortis, 2h ou 3h max de réalisation et pourtant...


Il me va bien, mais jamais je ne le porterai : j'ai l'impression d'avoir 65 ans, dedans...

Du coup je l'ai décousu et réutilisé les pièces pour autre chose...

Je pense surtout avoir mal choisi mon tissu : dans le bouquin ils le font en lin et dentelle pour la partie haute et de ce fait, les pointes retombent joliment.

Sauf que le tissu gris que j'ai pris est bien trop rigide : les pointes restent très droites et "cartonnent" un peu alors du coup ça remonte trop sur le cou, et ça fait guindé...

Enfin bref, je pense que je le referais parce que la coupe reste jolie mais certainement pas dans ce tissu-là ! Et je parle du gris qui mérite d'être utilisé pour un tailleur, un pantalon, bref, des vêtements plutôt classe.

Ma soeur Marie-Emilie en a fait une bien jolie robe ici avec le même tissu.

Voilà voilà ! Donc on réfléchit bien au tombé du tissu par rapport au vêtement la prochaine fois :-)

jeudi 8 mars 2012

Tuto : reproduire un chemisier

Votre chemisier blanc, c’est un basique. Vous l’adorez, vous l’avez porté jour et nuit pendant… Mais voilà, forcément, il n’est pas immortel. Il jaunit, se déchire, s’use, bref… il devient moche et donc plus vraiment portable.

Que faire ! Le reproduire, mais soi-même, pas via Internet ou on vous demandera au moins une cinquantaine d’euros. Pour un chemisier H&M,  franchement… En gros : on va découdre chaque pièce du chemisier, les reproduire, les assembler, et nous refaire un chemisier tout neuf.

Etapes :
1 : On prend un chemisier relativement simple, on n’est pas Karl Lagerfeld non plus. Et un tissu que l’on sait manipuler (on évite les tissus trop fluides ou glissants si on est débutante, par exemple). Et on prépare les outils de base : découd vite, un voire deux quand on les perd tout le temps comme moi, mètre pour vérifier les mesures, crayon, gomme ... tout ça.

Acheté chez H&M, y'a au moins 5 ans...
Le tissu est tellement fin à certains endroits qu'il s'est déchiré (et pas à cause de moi). On voit rien, mais il y a une double surpiqûre dans le col et des fronces sur les manches et dans le dos.






Un beau tissu blanc ! Et les bons outils... Un coton blanc avec un envers et un endroit... qui me jouera des tours
(mais ça se voit peu sur le produit fini)

2 : On mémorise/note les endroits un peu techniques : fronces, patte indéchirable, coutures à l’anglaise… qui méritent qu’on révise certains classiques...



3 : Hop ! On découd le chemisier ! C’est looooong … Et pénible : on découvre plein de petits morceaux invisibles à l’œil et difficile à découdre. On s’aperçoit que les petites chinoises font des coutures encore solides… 



4 : Les pièces décousues feront office de patron. Maintenant, c'est simple, en plus y'a déjà les marges de couture. En revanche il faut s'assurer que les pièces soient utilisables donc on les repasse et on les découds correctement (et pas en tirant dessus en espérant que les coutures craquent : c'est un vieux chemisier et le tissu est usé... Oups !)





5 : Voilà, après, globalement, on positionne les pièces sur le tissu et hop, on coupe. On peut faciliter le montage de certaines pièces comme ça nous arrange si on ne sait plus ou si on ne comprend plus le montage de base.







6 : Je vous passe les photos ou je découds 3 fois la manche parce que je l'ai montée à l'envers (on regarde bien avant de monter, donc) et ou je m'aperçois que j'ai pas assez de tissu blanc et que, du coup, je vais devoir faire dans le "bicolore". Et voilà le résultat ...






Et le résultat porté : (il semblerait que j'aie merdouillé avec la balance des couleurs pour le zoom sur le décolleté, je suis fort rouge, m'en veuillez pas)


Coton blanc et parme, tissu au poids chez Toto. Boutons récup. Temps de réalisation : dois-je vraiment vous le dire... parce qu'avec l'étape du "décousage", j'en ai eu au moins pour 8 heures... Au final il est un poil plus large que l'original mais, en même temps, je ne l'ai pas encore lavé et puis c'est un truc d'été donc bon autant être à l'aise...

Bon, et merci à Manue pour avoir répondu franchement à mes questions : ca fait pas "fille qui a des kilos en trop à cacher" ? Ou infirmière ? Je reprends ou pas, les manches ?" Ect...

dimanche 4 mars 2012

Le petit saligaud ! (ou : Comment reporter une écharpe bouffée par un chien ?)

Voilà, vous fêtez tranquillement l'obtention du job de votre copine (en attendant le vôtre), en sirotant un verre ou deux, vous faites bien attention à rester à l'écart du chien de ladite copine. Les chiens, vous aimez, mais chez les autres. Et là, sans crier gare, le fameux toutou mange votre écharpe adorée 100% laine, dégotée chez Monop' en fin de soldes, teeeeellement douce que vous voudriez être enterrée avec. (Et en plus il laisse de la bave dessus ) Drame ! Drame ! Que faire ?
Avec ce petit tuto, vous allez pouvoir reporter votre écharpe tant aimée et en plus, elle aura une petite note originale.



Je vous laisse avec le petit dicton du week-end énoncé par ma coloc' Manue (et elle le connaît même en latin...) :
"L'erreur est humaine, mais persévérer est diabolique"

Voilà, une écharpe de sauvée... Merci Clémence !

vendredi 2 mars 2012

Intermède BD-esque

Voilà, voilà... J'ai ENFIN lu "Portugal" de Cyril Pedrosa, (MERCI MANUEEEEEE !! ) album qui était d'ailleurs nommé à Angoulême cette année. Eh bien le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il mérite largement sa nomination... C'est la troisième claque (non, la quatrième, mais Watchmen ne compte pas parce que c'est mon chouchou) de ce genre que je me prends dans la tronche.

Portugal, l'histoire est simple : c'est un homme qui ne sait plus ou il en est. Il n'a plus envie d'écrire, (son métier de base), ni de quoi que soit d'autre, d'ailleurs... Il traverse une crise d'identité. Au cours d'un voyage au Portugal, quelque chose va se réveiller chez lui, comme s'il avait retrouvé là-bas quelques sentiments et joies perdues, comme si la clé de son mal être était cachée là.
A chaque page on peut admirer le trait de Pedrosa, la puissance, que dis-je ! La beauté de son style. Quant au couleurs, c'est bien simple, on a envie de se coller le visage au papier pour voir s'il est
aussi chaud que l'on en a l'impression, tant elle sont fortes...

Dire qu'il a réussi à mettre sur papier le soleil, l'ambiance de son histoire, est un euphémisme, on a l'impression d'y être... Enfin bref, désolée pour ces envolées lyriques mais je pense que ceux-celles qui l'ont lu seront probablement du même avis que moi...

Franchement, c'est pas superbe ?? Et encore, ça rend peu hommage à l'album...
L'avantage aussi c'est qu'outre la beauté du récit, on en a pour son argent : non seulement ça ne se lit pas en une seule fois (il doit faire 270 pages je crois, et j'adoooore les gros pavés), mais ça se relit plusieurs fois, pour découvrir des détails et pièces du puzzle qui nous aurait échappés. Un peu à la manière d'Asterios Polyp ! L'introspection et le cheminement intérieur que tout un chacun pourrait traverser, est tout à coup facilement compris grâce à ces pages. C'est très intime, l'auteur nous emmène dans les souvenirs de son enfance, qu'il essaye de reconstituer avec les rencontres de sa famille, puis d'amis de sa famille. Enfin bref, l'auteur a réalisé là une oeuvre vraiment magnifique.

Et sinon, je vous invite à lire un article

Voilà l'article parce que je pense qu'il a le mérite d'être lu :
Contrariétés professionnelles d’un jeune homme bien éduqué (ça marche aussi avec les filles)
Qui d’entre vous ne s’est jamais posé l’inexorable question du jeune diplômé: Après toutes ces études, pourquoi ne suis-je toujours pas « bankable » sur le marché du travail ?
Comme moi peut-être, vous avez gravi une à une les différentes marches du long et fastidieux parcours d’embûches académique qui vous promettait une entrée fracassante dans la vie active comme « jeune cadre dynamique ». Vous avez été, comme moi, un étudiant (souvent) modèle et avez suivi à la lettre les indications de ce jeu de piste. Vous avez fait une prépa, intégré une des meilleures Grandes Ecoles de Commerce, vous êtes partis en Erasmus, vous avez perfectionné une ou plusieurs langues étrangères « parce qu’avec la mondialisation aujourd’hui c’est inévitable », vous avez fait du bénévolat en ONG et en associations et avez enfin obtenu votre diplôme !
Mais il est souvent fortement recommandé pour « faire la différence sur le marché du travail » de compléter tout cela par un mastère spécialisé. Admettons. C’est reparti, vous refaites une prépa intensive sur courte durée pour potasser les tests d’aptitudes à l’entrée en mastère spé., vous passez TOEFL, TOEIC, LELTS, GMAT et autre Tage Mage, vous réussissez vos oraux, obtenez votre année mais surtout : vous décrochez votre premier stage (non rémunéré cela va de soi) !
Là, votre CV commence à ressembler à quelque chose n’est-ce pas ?
Seulement voilà, un détail vous tracasse un peu… En effet, vous vous rendez compte petit à petit grâce à ce petit séjour accompagné dans la vie active que l’on appelle « stage » que tous ces livres que vous vous avez lus, ces cours que vous avez savamment suivis et études de cas fictionnelles sur lesquelles vous avez pu vous pencher des nuits durant ne vous indiquent pas vraiment comment ça se passe dans la « vraie vie », celle du travail, celle du pragmatisme, de l’adaptation quotidienne, de la hiérarchie, des budgets à respecter, des formulaires à remplir, du risque de licenciement. Dans le CONCRET quoi. Et c’est là que le bât blesse…
Mais peu importe, si vous êtes comme moi, vous vous dites que rien ne vous fait peur et qu’après toutes ces rudes études et nuits blanches à finir mémoires, thèses et autres études de cas, vous êtes bien décidés à faire fi de ce constat pourtant déroutant et à apprendre sur le tas, et cela en un clin d’œil. Après tout, c’est comme ça que vous avez brillé dans votre stage et dans vos implications associatives, non ? Pour arriver à votre emploi de rêve, rien n’est trop dur.
Après avoir passé toutes ces années à suivre des cours qui ne vous aident pas plus que ça à vous faire une idée concrète de votre vie professionnelle, et que de toute manière vous aurez oubliés une fois l’examen réussi, vous êtes déterminés à apprendre enfin et sur place les connaissances pratiques utiles et concrètes pour être une recrue modèle en vous remémorant alors cette phrase d’Ambrose Bierce que vous avez peut-être recopiée au-dessus de votre bureau en prépa pour vous insuffler courage « Jeunesse. L’âge du possible ».
Le péché d’expérience…
Mais là, se dresse devant vous le spectre infranchissable du manque d’expérience. En effet, lorsque comme moi (et quelque autre 2,7 millions de Français) vous écumez à coups de journées entières les différentes offres que vous pouvez débusquer en ces temps difficiles et que votre profil académique correspond à merveille à ce que l’on demande, vous apprenez dépités que ce poste requiert une expérience préalable minimale de 3 ans! Et cela se répète jour après jour…
Même les fameux Volontariats Internationaux à l’Etranger (VIE) que l’on vous a pourtant fortement recommandés (comme les stages et autres projets que vous avez entrepris auparavant d’ailleurs) parce qu’ils s’adressent justement aux jeunes diplômés de moins de 28 ans font preuve de la même contradiction abjecte et incompréhensible.
En effet, il n’est pas rare de trouver une offre qui requiert un niveau d’éducation bac+5 minimum, de parler 3 langues étrangères et le tout couronné de 3 à 5 ans d’expérience préalable, tout ça un prêt sur les bras et n’ayant pas encore atteint les 28 ans !
« Rien n’est trop difficile pour la jeunesse » (Socrate)
Mais dresser un tableau sinistre de l’état des décrépitudes qui m’ont attendu le jour de ma sortie d’école n’est pas le but de ce billet. En effet, cet état des lieux n’est que la toile de fond nécessaire pour comprendre un certain état d’esprit dans lequel se trouvent bon nombre de mes semblables, nous autres récents diplômés et jeunes actifs (ou pas !)…
Ce qu’il faut que les employeurs gardent bien à l’esprit, et ceci est fondamental, c’est que ces mêmes cadres en devenir sont encore plein de rêves, débordent de motivation, de soif d’apprendre et n’aspirent à rien d’autre qu’à faire leurs preuves… Après avoir passé pour certains plus de 7 ans à bûcher, et enchaîné examens après examens, leur désir le plus cher est de mettre enfin toute cette énergie à l’œuvre dans la « vraie vie ».
Ce sont ceux-là mêmes qui apprennent sur le tas ou en formation comme un rien tout ce qu’il y a à apprendre et d’avantage, ceux-là mêmes qui savent faire preuve d’adaptation et de flexibilité, qui ne rechignent pas à faire leurs heures supplémentaires, à se dépasser et à faire voir au monde entier qu’ils n’ont pas peur des défis et de se mettre au boulot. Pas d’inquiétude de ce côté-là, nous sommes tous restés « hungry and foolish » !
Or, tout est fait pour les en dissuader !
C’est vrai, comme beaucoup, me voilà en train de quémander et d’implorer qu’on me laisse faire mes preuves dans la vie active pour un salaire minimum, comme si toutes ces années d’études ne suffisaient pas à établir mon courage et ma détermination dans l’atteinte de mes objectifs. Me voilà en train de passer entretiens sur entretiens pour finalement buter sur je ne sais quel obstacle ultime à l’accession au poste… d’assistant ou de junior ! Pour les institutions européennes et autres fonctions publiques c’est encore pire. Après un bac+5, nous voilà encore une fois devant un concours sans fin, spécifique à chacun des différents postes pour simplement avoir accès aux entretiens et autres tests de langues !
Et lorsqu’enfin certains d’entre nous sont résolus à entreprendre leur propre chemin, que constatent-ils ? Que nous n’avons même pas appris en Grande Ecole quelles étaient les premières étapes à suivre pour monter une société ou ne serait-ce qu’une association !
Enfin, sachez messieurs les employeurs qu’au plus ce jeune diplômé plein d’énergie et d’enthousiasme attendra qu’on veuille bien lui laisser une chance, au plus il se démotivera. Il sera déçu, aigri, désabusé et le jour où enfin il décrochera un premier emploi comme commercial (à bac+5 !), ce sera un jeune sans vie et sans force d’initiative que vous embaucherez car malmené par cette vie active à laquelle personne ne le prépare vraiment quoi qu’on en dise.
Alors s’il vous plaît ne les faites pas attendre, sinon ils flétrissent ! Faites le pari des jeunes, tout ce que nous demandons c’est de remonter nos manches et de faire nos preuves, n’est-ce pas là en fin de compte la plus belle des qualités que l’on puisse attendre d’une nouvelle recrue ?
Maël Baseilhac
Article complet ici :

http://blogs.lesinrocks.com/cestvousquiledites/2012/03/02/contrarietes-professionnelles-dun-jeune-homme-bien-eduque/

Voilà... Vous pouvez reprendre le cours de votre ouikène.
(et au fait : je sais que j'ai du mal à me décider pour l'habillage de ce blog mais ça viendra, ne vous inquiétez pas, désolée pour ces petites contrariétés visuelles)