"L'association, se refusant à imprimer sur ses livres des "codes-barre" tout aussi esthétiquement disgracieux qu’éthiquement déplaisants; et devant néanmoins, pour des raisons de logistique devenues inévitables, se résoudre à les faire figurer sur ses ouvrages au moyen d'étiquette autocollantes, vilaines, onéreuse et agaçantes; tient à préciser que lesdites étiquettes ont été étudiées pour que leur colle n'abîme pas la couverture des livres, et qu'il est donc du devoir du lecteur de les décoller du livre après acquisition, puis de les détruite avec rage et jubilation en chantant à tue-tête : "l'humanité ne sera heureuse que le jour où le dernier bureaucrate aura été pendu avec les tripes du dernier capitaliste !" "
Il était donc temps que j'en fasse l'éloge, d'autant que ces étiquettes sont vouées à disparaître ("17 000€ !!!" m'a dit un des gars du stand de l'Association à Angoulême, "vous vous rendez compte ce qu'on pourrait éditer comme bonne BD avec cette somme ??" ) Euh, non pas vraiment, mais on vous fait confiance :-)
Quelques petits mots sur Pyongyang, tout de même ...
Comme à son habitude, Guy Delisle nous fait visiter un pays au moyen d'anecdotes, de détails qu'il a remarqués, de scènes du quotidien. Cette voie inhabituelle de récit BD nous fait comprendre l'état d'esprit et la vie des habitants de l'un des pays les plus fermés au monde. Assez rare dans la BD et dans la littérature en général, le portrait qu'il dresse de la Corée du Nord et de Pyongyang en particulier fait froid dans le dos et nous remet face à certaines de nos contradictions purement capitalistes... Rendu dans la capitale pour le boulot (son métier de base est l'animation), il va y rester deux mois.
Le pays, qui "reçoit le plus d'aide humanitaires au monde", est dans un état tout à fait déplorable et finalement, ce fait le plus peur, c'est que les habitant eux-mêmes n'ont aucun information sur ce qu'il se passe chez eux. Notamment sur les populations dans le besoin, pour la plupart dans les campagnes.
Et pire que ça, la conviction des habitants : "il n'y a pas d'handicapés dans le pays car nous somme une nation homogène et pure" (quasiment mot pour mot), ou bien "ce sont les américains qui bloquent le processus de paix" (relatif à la réunification des deux Corées), pas d'Internet, pas de vagabonds dans les rues, 1 ou 2 stations de radio et presque autant pour la télé (sachant que ces deux médias ne diffusent quasiment que des émissions et chants à la gloire de Kim Il-Sung (resté président après sa mort) ou de son fiston et de leurs divers exploits ... Le parallèle avec "1984" de George Orwell est assez spectaculaire ! Et pourtant, paradoxe, c'est l'un des seuls livres que l'auteur a rapporté dans ses bagages.
Le pays, qui "reçoit le plus d'aide humanitaires au monde", est dans un état tout à fait déplorable et finalement, ce fait le plus peur, c'est que les habitant eux-mêmes n'ont aucun information sur ce qu'il se passe chez eux. Notamment sur les populations dans le besoin, pour la plupart dans les campagnes.
Et pire que ça, la conviction des habitants : "il n'y a pas d'handicapés dans le pays car nous somme une nation homogène et pure" (quasiment mot pour mot), ou bien "ce sont les américains qui bloquent le processus de paix" (relatif à la réunification des deux Corées), pas d'Internet, pas de vagabonds dans les rues, 1 ou 2 stations de radio et presque autant pour la télé (sachant que ces deux médias ne diffusent quasiment que des émissions et chants à la gloire de Kim Il-Sung (resté président après sa mort) ou de son fiston et de leurs divers exploits ... Le parallèle avec "1984" de George Orwell est assez spectaculaire ! Et pourtant, paradoxe, c'est l'un des seuls livres que l'auteur a rapporté dans ses bagages.
On peut également penser à "Persepolis" de Marjane Satrapi, tout aussi excellent. A un moment elle dit "plus l'individu doit se préoccuper la manière dont il est habillé quand il sort, la manière dont il s'exprime, ce qu'il dit, ce qu'il fait, moins il s'occupe de ses propres libertés, d'expression notamment". Et là on pourrait dire pareil : plus l'individu ou l'enfant est occupé par le travail (6 jours sur 7), les "services" rendus au régime tels que les préparations des fêtes à l'honneur du dictateur, l'entretien des monuments à l'honneur du dictateur, apprendre histoire du glorieux dictateur et de la glorieuse patrie, chants à l'honneur du dictateur ect...
Il reste peu de place pour le reste ! C'est point commun à beaucoup de dictatures...
Il reste peu de place pour le reste ! C'est point commun à beaucoup de dictatures...
Je vous l'encourage donc à le lire, c'est vraiment de la très bonne BD. Et non, mon admiration pour Delisle d'y est pour rien !
Tu pourrais peut-être terecycler" dans la critique littéraire !!!
RépondreSupprimerBravo pour ton talent d'écriture !!
Maman